Champion du monde de Formule 2 en 2023, le pilote français Théo Pourchaire était l’invité excepionnel du podcast Le Paddock RMC. L’occasion de revenir sur une saison particulièrement compliquée marquée par deux expériences aussi brèves que frustrantes au Japon en Super Formula et aux Etats-Unis en IndyCar.
Théo Pourchaire au point mort. Un an après avoir conquis le titre de champion du monde en Formule 2, le pilote français âgé de 21 ans est privé de volant depuis le 18 juin. Promis à un avenir brillant, celui qui roule depuis l’âge de 3 ans se retrouve pour la première fois dans une impasse. Sa saison 2024 se résume à une course en Super Formula au Japon et cinq autres en IndyCar aux Etats-Unis.
"C’est très compliqué pour moi, admet-il dans le podcast Le Paddock RMC. Je sors d’un titre en Formule 2. C’était un rêve. Je pensais que ça allait dérouler après ça. Ça n’a pas été le cas. Le sport automobile, c’est très compliqué. La Formule 1 est difficile d’accès. C’est un sport très fermé. Je pense avoir le palmarès pour avoir au moins une chance de pouvoir me montrer. Je n’ai pas de volant à temps plein."
Les portes de la F1 verrouillées après son sacre en F2, Théo Pourchaire a débuté son année en Super Formula, au Japon. "Un autre monde, se souvient-il. Personne ne parle anglais. La communication est très compliquée. C’est vraiment 100% japonais. J’étais loin de ma famille. Pour moi, c’était une opportunité, mais la seule que j’avais durant l’hiver. Après j’ai eu la chance d’être appelé par McLaren pour quelques courses malheureusement."
"Se faire virer au milieu de saison... c’est tombé au pire moment"
Sollicité pour remplacer David Malukas, blessé, Théo Pourchaire vit le rêve américain, "une expérience folle." "Après les deux courses, on m’a dit que j’allais signer un contrat jusqu’à la fin de la saison. J’étais super content." Mais si ses résultats sont loin d’être décevants (il termine 10e à Détroit), Arrow McLaren pousse le Français vers la sortie après seulement cinq courses, privilégiant le recrutement du jeune Californien Nolan Siegel : "On ne m’a pas donné beaucoup de raisons. Je suis content d’avoir pu me montrer mais déçu parce que je me retrouve sans rien. Se faire virer au milieu de saison... c’est tombé au pire moment. Les résultats étaient plutôt bons. C’est très frustrant."
Avec Sauber en F1 en 2025? "Cela reste un peu flou"
L’année 2024 touchant doucement à sa fin, le natif de Grasse a déjà hâte d’être en 2025. Celui qui reste le pilote de réserve chez Sauber caresse toujours l’espoir de faire ses premiers pas en F1 : "Je me sens beaucoup plus mature qu’il y a un an. J’ai appris à penser différemment. Je me sens davantage prêt à monter dans une voiture et tout donner. Je vais saisir la moindre opportunité qu’on va me donner." Avec Sauber ? "Cela reste un peu flou, reconnait Pourchaire. Je pense que l’équipe n’a toujours pas fait son choix. J’espère être leur choix mais ça risque d’être quand même compliqué."
Le jeune Français ne manque pourtant pas d’arguments pour convaincre Mattia Binotto, directeur des opérations chez Sauber : "Ce que je peux faire, c’est lui dire de me donner ma chance. De regarder mon âge et ma carrière. Il n’a pas de risque majeur à me prendre pour une année. La transition avec Audi ne se fera qu'en 2026. Je ne connais pas leurs contraintes." Si la porte de la F1 reste fermée, Pourchaire n’en fera pas un drame : "Mon souhait c’est de rouler. La F1, c’est le rêve ultime. L’IndyCar me ferait plaisir. J’ai eu des beaucoup de contact mais c’est une catégorie difficile d’accès. J’aimerais aussi faire de l’endurance en Hypercar." On l'aura compris, Théo Pourchaire est motivé comme jamais. La parenthèse 2024 bientôt refermée, il attend avec un impatience un baquet pour rouler et briller. A nouveau.