

Les petits soucis de l’arbitrage électronique, observés à Monte-Carlo et Madrid, confortent le choix des dirigeants de la FFT qui n’ont pas voulu céder aux pressions.
Lors de la présentation de l’édition 2025 de Roland-Garros, le 17 avril, Amélie Mauresmo avait confirmé la décision de maintenir les juges de ligne alors que le circuit ATP utilise depuis le début de l’année l’arbitrage électronique. Y compris sur terre battue, où des marques facilitent pourtant le travail des arbitres.
Voici comment la directrice du tournoi avait justifié cette décision, prise il y a quelques mois. "Les premiers retours que vous voyez tous, c’est que ce n’est pas si simple et pas si fiable que cela. Je suis contente qu’on n’ait pas suivi les pressions: "Il faut prendre la machine"… On prend notre temps. On teste. On ne prend pas de décision dans la précipitation parce que cela se fait comme ça ailleurs…"
Les doutes d’Amélie Mauresmo sur la fiabilité du système - fourni par la société anglaise hawk-eye - portaient sur le Masters 1000 de Monte-Carlo. Mais l’épisode Sascha Zverev a dû conforter la directrice du tournoi. Dimanche, à Madrid, l’Allemand a contesté la machine, en entourant la marque - clairement faute - d’une attaque d’Alejandro Davidovich Fokina annoncée bonne par l’ELC Live. Il a supplié Mohamed Lahyani de descendre de sa chaise. Mais l’arbitre suédois lui a répondu: "Je ne suis pas autorisé, tu le sais…"
Les arbitres ont interdiction de descendre de la chaise
Le numéro deux mondial n’exigeait pas un overrule. Il voulait juste que l’arbitre se rende compte de l’erreur de la machine. Devant le refus, il a pris sur son téléphone portable pour immortaliser la trace. Zverev a essuyé des sifflets mais son comportement va peut-être faire bouger les choses. Lors d’un double dames, sur un service annoncé faute de Victoria Azarenka, les joueuses adverses ont elle-même inversé la décision de la machine.
A Monte-Carlo, déjà, des joueurs avaient émis des doutes sur cet arbitrage électronique. Arthur Fils avait trouvé ça "nul". Perturbé par une décision d’arbitrage lors de son premier tour, Ugo Humbert avait développé des arguments très techniques.
"Normalement, je suis pour. Il n’y a pas d’équivoque c’est la machine qui décide, a-t-il dit. Mais sur terre, c’est spécial. Au début du deuxième set, mon adversaire sert une première balle au T annoncée bonne. Je vais voir la marque et elle est vingt centimètres à côté. Et je ne peux rien y faire. J’ai trouvé ça injuste. Il faudrait qu’ils recalibrent tout le temps les machines. Sur mon court, les caméras sont fixées aux estrades (NDLR:comprendre aux tribunes en tubulaire). Les gens applaudissent, tapent dedans. Ça se joue à un millimètre. Je ne suis pas sûr que ce soit totalement au point sur terre battue".
Ugo Humbert a dû se féliciter de l’affaire Zverev. Mais si les joueurs veulent revenir à l’ancien système, il faudrait une fronde collective. Pendant ce temps-là, à Aix-en-Provence, le Challenger dirigé par Arnaud Clément se déroule sans problèmes. Les arbitres descendent de leur perchoir pour vérifier les traces. Idem à Saint-Malo, où Naomi Osaka se produira mardi dans un WTA 125…