Julien Boutter, directeur du Moselle Open, a enregistré une cascade de forfaits ces derniers jours, notamment ceux d'Ugo Humbert, Arthur Cazaux ou Holger Rune. Il livre son ressenti à RMC Sport.
Avec 13 forfaits dans le tableau masculin, déplacer le tournoi de septembre à novembre était-il une bonne idée ?
Oui, il y a beaucoup trop de forfaits, bien sûr. Mais le déplacement du Moselle Open de septembre à novembre n’était pas vraiment un choix. Pour la cohérence du calendrier ATP, cette période avait du sens: positionner le tournoi juste après Bercy, avant les Masters, permet d’ajouter de la valeur avec les bonus de fin d’année. Donc, en prenant tout en compte, oui, la date fait sens. Par contre, c’est toujours décevant, car on travaille toute l’année pour offrir un beau tournoi aux spectateurs, aux téléspectateurs, et aux fans. Mais la direction du tournoi n’a aucun contrôle sur les inscriptions, et même l’ATP ne peut pas toujours influer sur les choix des joueurs, comme on le voit avec Djokovic qui n’a pas encore confirmé sa participation aux Masters.
Ressentez-vous de la colère ?
Non, je ne suis pas en colère, mais déçu. Ça fait 21 ans que je fais ça, et on a connu des années avec de nombreuses têtes de série et d’autres sans. Au final, le tournoi se déroule et le vainqueur est reconnu. C’est pour mes équipes que je suis déçu, car elles travaillent dur toute l’année. Mon rôle, c’est de maîtriser ce que je peux. Mais, comme dans une entreprise, on ne peut pas forcer un joueur malade à venir jouer. Donc il faut accepter ce qu’on ne peut pas contrôler.
Comment avez-vous appris les forfaits ?
De nos jours, avec Internet et les réseaux sociaux, les annonces de forfaits circulent souvent avant qu’on ne soit officiellement au courant. Par exemple, pour le retrait d'Ugo (Humbert), il a pris sa décision, en a parlé à un proche, et en quelques minutes c’était public. Mais la procédure reste la même: je l’ai accompagné voir les kinés et les médecins pour obtenir le certificat médical que j’ai remis au superviseur. L’annonce officielle a été faite ensuite, même si les réseaux sociaux l’avaient déjà relayée.
Avec tous ces forfaits, Théo Papamalamis est devenu lucky loser, malgré sa 721e place mondiale et une défaite au premier tour des qualifications. Une situation rare, non ?
Oui, c’est rare. Théo a perdu au premier tour des qualifications, mais avec les désistements de dernière minute, il a signé en tant que lucky loser, et je lui ai conseillé de rester prêt. C’est aussi notre rôle, de guider les jeunes qui arrivent.
Redoutez-vous un forfait de Dimitrov, Ruud ou Rublev ?
J’étais en discussion avec leurs agents, et pour l’instant, ils sont bien attendus: Andrey Rublev est déja là, Grigor Dimitrov doit arriver demain matin, et Casper Ruud en début d’après-midi. Mais tout va aussi dépendre de Djokovic et de sa décision de participer ou non aux Masters.