N°6 mondial, Casper Ruud estime que les joueurs de tennis touchent une part insuffisante des revenus générés par les tournois du Grand Chelem. Il assure que l’écart avec d’autres sports est abyssal.
Casper Ruud monte au créneau. Le N°6 mondial a jugé jeudi auprès de l'AFP que les joueurs de tennis ne touchaient pas une part suffisante des revenus générés par les quatre Grands Chelems, les tournois les plus importants de la saison.
À l'Open d'Australie, Roland-Garros, Wimbledon ou l'US Open, les gains (prize money) perçus par les joueurs "représentent en moyenne 15% des revenus" dégagés par les tournois, a estimé le Norvégien à Nîmes, en marge d'une étape de l'UTS, un circuit distinct de l'ATP qui essaie de rajeunir l'audience du tennis.
"En tant que joueur, je ne trouve pas ça juste", a poursuivi le Norvégien de 26 ans. "Si on compare avec d'autres sports majeurs - la NFL (football américain, NDLR), la MLB (baseball), la NBA (basket) - ils sont plus proches de 50%" des revenus reversés aux joueurs, a souligné le triple finaliste en Grand Chelem.
Lettre signée par des membres du top 20
Casper Ruud s'est exprimé au lendemain de la révélation par le journal L'Equipe d'une lettre signée par des membres du top 20 et adressée aux organisateurs des quatre Grands Chelems pour leur demander une répartition des revenus plus avantageuse pour les joueurs.
Contactée jeudi par l'AFP, une source au sein de la Fédération française de tennis (FFT) a confirmé que les organisateurs avaient reçu "une lettre transmise par un groupe de joueuses et joueurs, à laquelle nous avons répondu en proposant une rencontre directe, ouverte et constructive, dès le Madrid Open (22 avril-4 mai, NDLR), à Roland-Garros (25 mai-8 juin), ou à tout autre moment qui pourrait convenir."
Interrogé par l'AFP pour savoir s'il avait signé la lettre, Casper Ruud a répondu qu'il "ne pouvait pas trop entrer dans les détails. Mais il existe clairement une possibilité que ceci soit arrivé", a-t-il ajouté.
Deux semaines avant la révélation de l'existence de cette lettre, un syndicat de joueurs cofondé par Novak Djokovic, la PTPA, avait déjà accusé les instances de gouvernance du tennis d'"exploiter financièrement" les membres des circuits ATP et WTA.
Ruud: "Il est temps de réagir"
Pour Casper Ruud, "dans un monde équitable", la répartition des revenus entre les quatre Grands Chelems et les joueurs devrait être de "50-50". "Je pense que ça n'arrivera jamais. Mais si on arrive à s'en rapprocher... Chaque point de pourcentage peut aider", a considéré l'ex-N°2 mondial, qui s'estime à titre individuel "extrêmement privilégié" financièrement (plus de 23 millions de dollars de gains en tournois depuis le début de sa carrière).
"Ces dernières années, les Grands Chelems ont décidé de faire débuter le tournoi un jour plus tôt", à l'exception de Wimbledon qui commence toujours un lundi, a rappelé Ruud.
"La plupart des organisateurs prennent ce type de décisions sans même parler aux joueurs ou les consulter. Il y a certaines choses que les Grands Chelems ont faites qui nous (les joueurs, NDLR) font sentir qu'il est temps de réagir, de demander une réunion et de discuter de certains sujets", a-t-il conclu.
