"C'est comme si je parlais à mon meilleur ami", nous a confié le Français, qualifié pour les demi-finales du Rolex Paris Masters de Bercy, qu'il jouera samedi face à Karen Khachanov.
Ugo Humbert est en mission au Rolex Paris Masters. Et rien ne semble pouvoir le détourner de cette quête à Bercy. Le Français jouera samedi sa première demi-finale en Masters 1000, contre le Russe Karen Khachanov. Brillant pour terrasser le n°2 mondial Carlos Alcaraz en huitième de finale, Humbert s’est encore nourri de l’énergie du public français pour s’extirper du piège tendu par l’Australien Jordan Thompson qui se rêvait bourreau de la coqueluche. Malheureusement pour son adversaire, le Mosellan n’est jamais redescendu de son nuage.
"Quand t’as 15.000 personnes qui te soutiennent c’est un atout incroyable, à la fin je me suis complètement transformé, transcendé pour faire des coups incroyables. C’était juste fabuleux, s'enthousiasmait le Français à la sortie du court. Je suis allé chercher deux coups gagnants pour finir le match, c’était incroyable."
"Je peux m'abandonner"
Intraitable dans la première manche, avec ce tennis d’attaque qui ne laisse pas respirer ses adversaires, Ugo Humbert a une nouvelle fois terminé en transe sous les yeux d’un Yannick Noah conquis. Animé par cette foi inébranlable en son tennis qui semble l’habiter depuis le début du tournoi, et cette capacité à maîtriser la rencontre, quel que soit le scénario, y compris quand le script dérape, Ugo Humbert ne doute pas, ou très peu. Cet état de confiance impressionnant, Humbert l’entretient également en mettant à profit chaque temps mort sur sa chaise pour se parler à lui-même.
"Par moment, oui, je peux m’abandonner et là je sens que ça m’aide énormément de me parler, et puis je le fais en parlant à haute voix parce que j’ai besoin de l’entendre, confiait-il au micro de RMC Sport à la sortie du court hier soir. Je pourrais me le dire au fond de moi, mais là c'est drôle aussi pour vous (rires)." "(Il reprend son sérieux) Ça m’aide beaucoup, c’est comme si je parlais à mon meilleur ami. C’est quelque chose que j’ai trouvé, que je ressentais aussi comme ça. Hier (jeudi) ça m'a aidé, aujourd’hui (vendredi) encore. Je vais continuer comme ça."
"Ne pas avoir de regrets"
Contre Alcaraz, ces petits amplificateurs de confiance lui avaient permis de sortir des coups fabuleux à des moments clés du match. Face à Jordan Thompson, Humbert a encore puisé dans ses ressources pour sortir indemne d’une fin de deuxième manche qui aurait pu lui échapper après avoir égaré deux balles de matchs et concédé un break qui permettait à son adversaire de recoller. Que s’est-il dit pour ne pas sombrer ? "De me donner à 100%, à tous les points, de ne pas avoir de regrets, de profiter de chaque seconde sur le court, de n’avoir aucun regret. C’est le dernier Bercy, je me donne à fond sur chaque balle, sur chaque point."
C’est dans cet état d’esprit qu’il abordera la rencontre face à Karen Khachanov, un match qui pourrait lui ouvrir les portes d’une première finale dans un Masters 1000. Le dernier vainqueur français du Masters 1000 de Paris Bercy se nomme Jo-Wilfried Tsonga (2008), qui est aussi le dernier tricolore à avoir triomphé dans un tournoi de cette catégorie. C’était en 2014, à Toronto, à l’issue d’un parcours incroyable. Le Manceau avait écarté de sa route Novak Djokovic, Andy Murray puis Grigor Dimitrov avant de battre Roger Federer en finale. S'il domine Khachanov, Humbert pourrait devoir croiser le fer avec l'Allemand Alexander Zverev (n°3), en très grande forme cette semaine.