F1: faut-il déjà s'inquiéter pour la saison de Lewis Hamilton chez Ferrari?

F1: faut-il déjà s'inquiéter pour la saison de Lewis Hamilton chez Ferrari?
Par: RMC sports auto moto Posté le: Mars 19, 2025 Voir: 2

Dixième du Grand Prix d'Australie, et battu par son coéquipier Charles Leclerc en qualifications et en course, Lewis Hamilton n'a pas obtenu les résultats espérés pour ses débuts avec Ferrari. Ce qui suscite des inquiétudes légitimes, qui doivent néanmoins être relativisées.

La douche froide. Après plus d'un an d'attente, les tifosi ne s'attendaient sans doute pas à ce que Lewis Hamilton doive se contenter de la 10e place et d'un petit point pour ses grands débuts avec Ferrari au Grand Prix d'Australie. "Le résultat est négatif, on ne venait pas pour faire ça", a admis Frédéric Vasseur, directeur de l'écurie italienne, également frustré par la 8e place de Charles Leclerc dans cette manche inaugurale de la saison 2025 de Formule 1.

Lewis Hamilton (40 ans), désireux de chercher un huitième titre record, n'est pas venu chez Ferrari pour faire de la figuration ou être en pré-retraite comme a pu l'être Sebastian Vettel chez Aston Martin. Mais ce flop à Melbourne peut laisser penser que sa première année en rouge pourrait être plus difficile que prévu. À moins que ce rodage ne dure que quelques semaines?

  • Un rythme qui s'est progressivement détérioré à Melbourne

Le problème de Lewis Hamilton est aussi celui de Charles Leclerc: la SF-25 n'est pas encore au niveau. "La voiture était vraiment difficile à conduire aujourd'hui", a admis le Britannique après la course. Quelques heures avant les qualifications, le samedi, le Monégasque sonnait déjà l'alerte dans une communication radio: "La voiture est très survireuse. Si on peut revoir un peu ce qu'on veut, parce que ça ne m'inspire pas grande confiance".

Du début du week-end à la troisième manche des qualifications (Q3), McLaren a progressé de 2,2 secondes. Ferrari de seulement 1,7 seconde. L'écart de base était de deux dixièmes, avant de se creuser à sept dixièmes. Ces indicateurs auraient été moins inquiétants si Red Bull, Mercedes, Racing Bulls et Williams n'avaient pas réussi à s'intercaler entre Oscar Piastri et Charles Leclerc. Ce qui suppose que les ingénieurs de Ferrari n'ont pas su tirer le potentiel maximum de la monoplace, ou bien que cette dernière nécessite déjà des améliorations. Dans tous les cas, le résultat a été sans appel sur la piste: au 30e tour, Lewis Hamilton comptait plus de 45 secondes de retard sur le leader Lando Norris.

"L'étalon, c'est Leclerc. Il est chez lui depuis 2019, il connaît la monoplace. C'est lui la référence. Il faut juger les performance d'Hamilton par rapport à celles de Leclerc. Le résultat brut est décevant, mais il n'a pas tellement déçu parce que Leclerc n'est pas beaucoup devant", observe Jean-Luc Roy, consultant RMC Sport, dans le podcast Le Paddock RMC.

  • Des couacs embarrassants pour Ferrari

Réputée ces dernières années pour des décisions discutables en matière de stratégie, l'écurie Ferrari a apporté de l'eau au moulin de ses détracteurs. Le choix de laisser Leclerc et Hamilton sur la piste avec des pneus slicks pendant l'averse n'a pas payé. Il existait pourtant une fenêtre pour profiter de la météo et des incidents pour progresser au classement, ou du moins de ne pas perdre de places. C'est ce qui s'est passé avec Max Verstappen. Même s'il convient de rappeler que les décisions stratégiques sont souvent difficiles à prendre, force est de constater que la Scuderia se retrouve encore dans une situation où ça tourne bien pour ses adversaires et pas pour elle.

"On a fait le mauvais choix à la fin, il ne faut pas se voiler la face. (...) Il ne faut pas essayer de blâmer quelqu'un, mais essayer de comprendre ce qui a mal fonctionné dans notre système de décision", a commenté Frédéric Vasseur. Peut-être un problème lié à l'analyse de la météo? "On ne m'a pas dit que la pluie se renforcerait. Et tout d'un coup, il y en a eu plus. Il nous manquait cette information", a noté Lewis Hamilton.

Autre couac: la radio. On aurait pu imaginer que la pré-saison allait permettre d'accorder les violons. Sauf que ce GP d'Australie a mis en lumière des mésententes sur la façon de communiquer entre Lewis Hamilton et son nouvel ingénieur de course Riccardo Adami. "Ne répète pas tout, s'il te plaît". "Laisse-moi faire, s'il te plaît". Des petites phrases entendues à plusieurs reprises dans la bouche du pilote, qui sort de douze ans de collaboration avec Peter Bonnington chez Mercedes.

Rien de bien alarmant en réalité, mais suffisant pour soulever quelques questions sur le temps d'adaptation. "Je pense que Riccardo a fait du très bon travail, a tout de même désamorcé Lewis Hamilton. Nous apprenons à nous connaître petit à petit. (...) Je ne suis pas du genre à aimer recevoir beaucoup d'informations pendant la course, à moins que j'en aie besoin ou que je l'aie demandé. Mais il a fait de son mieux aujourd'hui et nous irons de l'avant".

  • Bientôt des réponses et des évolutions?

Loïc Serra, directeur technique français de Ferrari, ne sera pas sur place lors du prochain GP. Comme l'a révélé le Corriere della Sera, c'était prévu: il est rentré à Maranello pour trouver des réponses. Tout n'est pas à jeter. "On avait un rythme bien meilleur que le résultat qu'on a montré", a déclaré, convaincu, Frédéric Vasseur, au micro de Canal+. "Le rythme qu'on a montré vendredi (à Melbourne), que ce soit sur les courts ou les longs relais, était bon. C'est là-dessus qu'il faut qu'on bâtisse notre saison, pas sur un choix de stratégie qui n'était pas le bon à la fin de la course", a-t-il ajouté.

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Retour sur le 1er GP de F1 de la saison : Jean-Luc Roy parle d'"un pari perdu" plutôt que d'un camouflet pour Ferrari - 16/03

Le Grand Prix de Chine (course dimanche 23 mars à 8h00), va donner de premiers indices sur les qualités réelles de la voiture. Notamment parce que les conditions météo n'auront rien à voir et que la piste de Shanghaï est plus exigeante en matière de pneus et de traction que le tracé urbain de Melbourne.

"La Chine, c'est une chose, mais j'attends beaucoup le Japon. Voilà un vrai circuit, l'un des plus beaux en monde, qui met en exergue toutes les qualités du pilote et de la monoplace. Là on pourra juger, on y verra clair, on aura une solide vision de la hiérarchie avec McLaren devant puis Ferrari et Mercedes derrière et Red Bull quatrième", prédit Jean-Luc Roy.

Les premiers à ne pas déjà enterrer Ferrari sont les concurrents, qui se rappellent très bien que la saison dernière a montré que la hiérarchie pouvait être quelque peu bouleversée d'une semaine à l'autre. "Il faut voir comment se déroulent les prochaines courses pour mieux comprendre le niveau de nos concurrents. Par exemple, ce week-end, nous n'avons pas vu Ferrari qui, à mon avis, n'est pas très loin de nous", a prévenu Andrea Stella, directeur de McLaren. D'autant que la FIA a décidé de serrer la vis sur les ailerons arrières, dont certains ont été jugés un peu trop flexibles. L'ajustement de la réglementation pourrait bien faire des déçus.

  • Hamilton est encore dans le coup

Lewis Hamilton est clairement encore en phase de rodage. Il a été derrière Charles Leclerc de quelques dixièmes pendant tout le week-end, ce qui confirme qu'il n'est pas un magicien. Même un septuple champion du monde a besoin de se familiariser à une nouvelle voiture et à sa nouvelle maison. Problème: la F1 reste un sport exigeant et un athlète de 40 ans a forcément ses meilleures années derrière lui. Reste donc à savoir combien de temps il faudra pour que la mayonnaise prenne.

"Je suis encore en train de m'habituer à tous les changements de réglages, a-t-il admis. Je ne les ai pas sur-mesure comme j'avais l'habitude de le faire chez Mercedes où j'étais déjà sur-mesure. J'essaie encore de comprendre quels outils nous pouvons utiliser. Vous pouvez voir que Charles sait tout, parce qu'il est là depuis si longtemps".

À Melbourne, même en étant moins rapide que son coéquipier, Lewis Hamilton a tout de même rassuré sur un point. Sa technique demeure excellente. Son pilotage sur des oeufs lorsque la piste était trempée le démontre.

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