
Ce mardi 18 mars, la PTPA (Association des Joueurs de Tennis Professionnels), organisation créée en 2020 par Novak Djokovic et Vasek Pospisil dans le but de défendre les intérêts des joueurs et des joueuses du circuit, a annoncé avoir entamé des poursuites judiciaires envers les différentes instances du tennis, plus particulièrement l’ATP, la WTA, l’ITF (la Fédération Internationale de Tennis) et l’ITIA (Agence Internationale pour l’Intégrité du tennis).
D'après les raisons évoquées par l'organisation, le système global ne peut, selon la PTPA, pas correspondre à une évolution bénéfique du développement et du bien-être des joueurs dans les années à venir.
La PTPA reproche ainsi plusieurs choses à ces quatre organisations, notamment un calendrier surchargé avec des tournois ayant lieu 11 mois sur 12, un changement de balles récurrent qui conduit à de plus en plus de blessures au niveau du poignet et de l’épaule ou encore un système de classement qui oblige les joueurs à participer à des tournois ATP et WTA pour exister sur le circuit professionnel, sans laisser place à une éventuelle concurrence sur le marché.
Les deux instances dirigeantes du circuit professionnel, l’ATP (pour le circuit masculin) et la WTA (pour le circuit féminin) ont toutes deux publié un communiqué ces dernières heures pour réagir à la décision de la PTPA, déplorant bien évidemment la situation.
L’ATP, qui a dans un premier temps rappelé que sa contribution et son apport à la croissance du tennis masculin depuis 1990 est non-négligeable, a répondu à la PTPA sur son site internet.
« Alors que l'ATP est restée concentrée sur la mise en œuvre de réformes qui profitent aux joueurs à plusieurs niveaux, la PTPA a toujours choisi la division et la distraction par la désinformation plutôt que le progrès.
Cinq ans après sa création en 2020, la PTPA a du mal à établir un rôle significatif dans le tennis, ce qui rend sa décision d'intenter une action en justice à ce stade peu surprenante.
Nous rejetons fermement les prémisses des revendications de la PTPA, nous pensons que l'affaire n'a aucun fondement et nous défendrons vigoureusement notre position.
L'ATP reste déterminée à travailler dans le meilleur intérêt du jeu, c’est-à-dire vers une croissance continue, une stabilité financière et le meilleur avenir possible pour nos joueurs, nos tournois et nos fans », est-il écrit sur le site de l'ATP. De son côté, la WTA a également du mal à comprendre la position de la PTPA.
« L'action de la PTPA est à la fois regrettable et malavisée, et nous défendrons vigoureusement notre position en temps voulu. La WTA est une organisation à but non lucratif qui existe pour faire progresser le tennis féminin au nom des joueuses, des tournois et des fans.
Les joueuses de la WTA, en tant que membres à part entière des tournois, ont une voix essentielle et influente dans la gouvernance de la WTA.
Chaque décision prise tient compte de l'avis des joueuses par l'intermédiaire de leurs représentants élus au Conseil d'administration, et les athlètes reçoivent des récompenses financières substantielles et d'autres avantages liés à leur participation à la WTA.
C'est ce modèle de gouvernance, soutenu par des générations d'athlètes, qui a permis à la WTA de réaliser des progrès considérables au nom de nos joueuses. Ces dernières années, nous nous sommes notamment engagés à augmenter de 400 millions de dollars la rémunération des joueuses.
Nous avons également tracé la voie vers l'égalité salariale lors des principaux événements de la WTA, obtenu de nouveaux investissements pour alimenter la croissance à long terme du sport et lancé les premières prestations de maternité complètes pour les athlètes indépendantes dans l'histoire du sport féminin.
La WTA s'engage pleinement à poursuivre le développement et l'évolution de la structure et des opérations du tennis féminin professionnel, en écoutant attentivement, comme toujours, les opinions de nos joueuses.
La contestation de cette affaire juridique sans fondement détournera le temps, l'attention et les ressources de notre mission principale, au détriment de nos joueuses et du sport dans son ensemble », a assuré l’instance sur son site internet.