A 40 ans, Lewis Hamilton ouvre un nouveau chapitre de sa glorieuse carrière automobile en rejoignant Ferrari. Le septuple champion du monde britannique de Formule 1, star planétaire, peut devenir le plus grand pilote de l'histoire.

Le transfert du siècle. Un an après l’annonce, Lewis Hamilton fait ses débuts chez Ferrari à l’âge de 40 ans, avec Charles Leclerc comme coéquipier. Le pilote britannique vise un huitième titre record au sein de l’écurie la plus prestigieuse du sport automobile. RMC Sport décortique ce tremblement de terre aux enjeux multiples.

Un multiple champion du monde qui rejoint l’écurie la plus prestigieuse

Lewis Hamilton écrit un peu plus l’histoire de la Formule 1 avec ce transfert. Un septuple champion du monde qui change d’écurie, c’est du jamais vu. Michael Schumacher avait lui aussi découvert une nouvelle écurie en ayant déjà sept titres à son actif. Mais c’était après une pause de quatre ans et pour rejoindre Mercedes, qui devait se contenter de jouer les points.

Lewis Hamilton chez Ferrari, c’est l’association de l’un des meilleurs pilotes de l’histoire et de l’écurie la plus prestigieuse. La seule qui a pris part à toutes les saisons de F1 depuis la création du championnat en 1950. Celle qui fait rêver tous les apprentis pilotes, grâce à ses 31 titres constructeurs et pilotes, ses champions charismatiques, ses voitures d’exception...

"Tous ceux qui ont cette chance, où qu'ils soient et quelle que soit la voiture qu'ils conduisent, regardent une Ferrari et se disent: 'C'est plutôt cool'", disait le Britannique en 2013. Sebastian Vettel avait encore mieux résumé ce sentiment global dans le monde du sport automobile:

"Tout le monde est fan de Ferrari. Même ceux qui ne le sont pas".

Hamilton peut vraiment gagner avec Ferrari

Ce transfert aurait un peu moins déchaîné les passions si Ferrari était en difficulté. Certes, les ingénieurs de Maranello (le QG de l'écurie en Italie) n’ont fêté aucun titre depuis 2008. Aucune voiture n'a été couronnée depuis celle de Kimi Räikkönen en 2007. Mais grâce à la restructuration entreprise par le directeur français Frédéric Vasseur, facilement comparé à l’illustre Jean Todt, l’écurie est entrée dans une dynamique positive. Au point de s'inviter aux discussions pour le titre constructeurs de l'an dernier.

Bonne nouvelle, les premières analyses des essais hivernaux de pré-saison sont satisfaisantes. Les données récoltées, à évidemment manier avec précaution, suggèrent que Ferrari va débuter la saison en étant la deuxième force de la grille, derrière McLaren.

Le défi de Lewis Hamilton s'avère par conséquent incomparable avec les missions de redressement opérées par Alain Prost (1990), Fernando Alonso (2010) et Sebastian Vettel (2015). Eux aussi avaient signé avec un palmarès bien rempli. Mais leurs ambitions s'étaient heurtées aux conflits et aux sous-performances matérielles.

Avant même que la saison n'ait commencé, une question légitime se pose tout de même: Lewis Hamilton a-t-il encore le niveau? Est-il encore possible d’être le plus rapide à 40 ans? Un élément de réponse montre qu’il en a encore sous le pied: après deux ans à broyer du noir, il a remporté deux courses la saison dernière, dont l’exigeant Grand Prix de Grande-Bretagne, chez lui à Silverstone. Encore faut-il parvenir à maintenir ce niveau de performance sur la durée.

Hamilton peut devenir le plus grand pilote de l’histoire

L’enjeu est hautement symbolique. Pour ce qui devrait certainement être la dernière étape de sa carrière, Lewis Hamilton a encore l'opportunité de remporter un huitième titre de champion du monde. Il dépasserait alors Michael Schumacher, en réalisant cette prouesse dans l’ancienne maison du "Baron rouge". Ce serait aussi le champion du monde le plus âgé depuis les légendaires Juan Manuel Fangio et Jack Brabham dans les années 50-60. Il deviendrait l’égal d’Alain Prost pour ses succès avec trois écuries différentes.

La revanche sur Verstappen est possible

Depuis cette rocambolesque soirée de décembre 2021 à Abou Dabi, où il perd le titre au profit de Max Verstappen sur une décision litigieuse de la direction de course, Lewis Hamilton ronge son frein. La révolution réglementaire de 2022 a plombé Mercedes, hors-sujet pendant deux ans. Parce que la voiture ne lui convenait pas, mais peut-être aussi par perte de motivation, il a même été battu par son coéquipier George Russell, désormais la figure de proue de l’écurie allemande.

Il ne pouvait pas y avoir plus belle bouée de sauvetage que Ferrari. Le timing est intéressant: comme en 2021, cette saison 2025 peut donner lieu à une convergence des performances entre les meilleures écuries. Ce qui peut donc aboutir à une bataille entre Hamilton et Verstappen.

Au regard des forces en présence, avec McLaren qui semble avoir de l'avance, Mercedes qui revient fort, il semble toutefois plus probable que le scénario de l'année soit similaire à 2010, où quatre pilotes se disputaient le trône (Vettel, Alonso, Webber, Hamilton). Surtout que le premier adversaire de Lewis Hamilton sera tout simplement son coéquipier, Charles Leclerc, chez Ferrari depuis 2019.

Hamilton, une star planétaire

Comme en atteste son compte Instagram qui affiche plus de 39 millions de followers, Sir Lewis Hamilton est l'un des rares dont la notoriété est supérieure à celle de son sport. Ses succès, son statut de premier pilote noir de l'histoire de la F1, sa personnalité, ses engagements sociétaux - notamment en matière de promotion des minorités dans le sport automobile - et sa culture de la mode font de lui l'une des plus grandes célébrités de la planète.

"Plus d‘un milliard de vues sur les premières photos de sa première journée à Maranello. Ce sont des choses qui dépassent complètement l'entendement et le cadre du sport", a justement relevé Frédéric Vasseur dans Bartoli Time sur RMC.