Avant de disputer le Masters 1000 d’Indian Wells en Californie, Emma Raducanu est revenue ce mercredi sur le calvaire qu’elle a vécu au tournoi de Dubaï il y deux semaines. La Britannique de 22 ans a été harcelée par un homme qui l’a abordée avec un "comportement obsessionnel". Au point de la faire craquer en plein match.

Elle a séché ses larmes mais l’émotion est toujours vive. A la veille de son entrée en lice au Masters 1000 d’Indian Wells ce jeudi face à la Japonaise Moyuka Uchijima, Emma Raducanu est revenue sur le calvaire qu’elle a vécu au tournoi de Dubaï il y a deux semaines. La Britannique de 22 ans a été harcelée par un homme qui l’a abordée dans un café, en lui remettant une lettre et une photo, avant de venir la voir face à la Tchèque Karolina Muchova. Au point de faire craquer la lauréate de l’US Open 2021, qui a interrompu son match en début de deuxième set pour aller se réfugier en pleurant derrière la chaise de l’arbitre.

"Je l’ai vu dès le premier jeu du match, j’étais désemparée", témoigne la native de Toronto (Canada), d’origine roumaine et chinoise, dans des propos rapportés par The Daily Mail. "Je me disais: ‘Je ne sais pas comment je vais finir’. Je ne pouvais littéralement pas voir la balle à cause de mes larmes. Je pouvais à peine respirer. Je jouais contre Karolina, qui est dans le top 17 mondial, et je ne voyais pas la balle. Je me suis dit qu’il fallait que je respire un peu. Les quatre premiers jeux m’ont échappé parce que je n’étais pas sur le terrain. J’ai dû faire un grand effort pour continuer à jouer (…) Après le match, j’ai à nouveau fondu en larmes. Il y avait tellement d’émotions. J’avais besoin d’une semaine de repos pour souffler un peu."

Un break familial pour s’en remettre

Après avoir été expulsé du court par la sécurité, son harceleur a reçu une injonction d’éloignement en raison de son "comportement obsessionnel". Il a également été banni des événements WTA. Roman Kelecic, l’ancien coach d’Emma Raducanu, a expliqué que l’homme en question avait déjà approché la joueuse dans trois autres pays, à Singapour, à Abu Dhabi et au Qatar. Après l’avoir recroisé à Dubaï, la n°55 mondiale est rentrée à Londres pour s'offrir un break auprès de ses parents. "J’ai pris une semaine de repos", glisse-t-elle. "Je ne me suis pas entraînée. J’ai beaucoup lu, j’ai terminé deux livres (dont "Emma" de Jane Austen). J’ai passé le plus clair de mon temps chez Gail’s (une chaîne de café et de pâtisseries) et Waterstones (librairie)."

Perturbée par l’incident de Dubaï, Emma Raducanu a envisagé de faire l’impasse sur Indian Wells. "Je n’étais pas sûre de pouvoir jouer ici", souffle-t-elle. "Je ne savais pas si j’allais être prête. Mais Indians Wells est mon tournoi préféré et je ne pouvais pas le manquer. Depuis que je suis ici, je suis beaucoup plus à l’aise. Je suis heureuse d’avoir pris cette décision. Je me sens beaucoup mieux aujourd’hui."

"Je ne vais nulle part sans être accompagnée"

Déjà victime d’un harceleur qui était venu plusieurs fois à son domicile début 2022, la tenniswoman britannique bénéfice d’une protection supplémentaire mise en place par les organisateurs du tournoi américain. Malgré sa récente mésaventure, elle n’a pas fait appel à un service de sécurité privé. En revanche, elle ne se déplace plus sans quelqu’un à ses côté: "Depuis l’incident de Dubaï, je suis beaucoup plus consciente. Avant, je me promenais seule, mais maintenant, je ne vais nulle part sans être accompagnée".