Tombeur de Frances Tiafoe lors du premier tour du Masters 1000 de Paris-Bercy, Giovanni Mpetshi Perricard a prolongé sa série de six victoires de rang, grâce notamment à un énorme service. Une arme que le Tricolore assume pleinement.
Engranger des points après des échanges courts, Giovanni Mpetshi Perricard n'est pas contre. Le Français de 21 ans se sert notamment de son service comme une arme redoutable. Avec une première balle à 235 km/h de moyenne et une deuxième... à 215, les points gratuits sont nombreux pour le 31e joueur mondial, tout juste sacré à Bâle le week-end dernier. Un style de jeu que le principal intéressé assume complètement.
"Est-ce que je prends plaisir? Oui parce que je gagne des points (rires). Est-ce que le public a envie (de voir des échanges courts)? Oui et non. Oui parce qu'il voit des services qui vont à 240 km/h et il se dit 'son service va plus vite que ma voiture'. Et d'un autre côté, non parce qu'il n'y a pas beaucoup d'échanges", a-t-il avoué ce mardi après son victoire renversante contre Frances Tiafoe. "On ne peut pas tout avoir. J'aimerais jouer comme Sinner ou comme Alcaraz, frapper plusieurs balles, j'aime bien faire des échanges. Même trop parfois. (...) Mais avec mon poids, ma taille, c'est difficile de bouger longtemps. C'est quelque chose que je suis obligé d'assumer parce que je suis différent des autres. Ce serait sinon trop fade d'avoir un sport où tout le monde fait 1,85m, 1,90m et joue pareil. La variété de styles, c'est vraiment sympa. Moi je sais que je suis bien plus qu'un serveur."
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"Claquer un ace sur balle de break, c'est sympa"
S'il assume un jeu "assez risqué" qui "marche" ou qui "ne marche pas", GMP ne compte pas "changer [s]a façon de penser". "Ce n'est pas parce que le score va être différent que je vais en mettre un peu moins. Au contraire, c'est là que je risque de faire la double faute. Il y a des bons côtés. Claquer un ace sur balle de break, c'est sûr que c'est sympa. Mais quand tu fais une double faute pour perdre le premier (set), c'est un peu moins sympa. Ça fait partie du risque. C'est 50-50. Je suis prêt à assumer ce risque jusqu'à la fin de ma carrière. Je sais que ça va me rapporter plus de points que l'inverse."
Ce style de jeu fonctionne très bien pour le Français, qui affrontera Karen Khachanov mercredi en troisième rotation sur le court central de l'Accor Arena. Avec 1278 aces depuis le début de la saison (Challengers et qualifications compris), Mpetshi Perricard s'impose comme le meilleur serveur du circuit. Un atout qui lui a permis de passer de la 205e à la 31e place mondiale en moins d'un an.