Après un accord conclu avec l'Agence mondiale antidopage, le numéro 1 mondial Jannik Sinner est suspendu pour les trois prochains mois. Une sanction difficile à comprendre pour Marion Bartoli alors que l'Italien ne manquera aucun tournoi majeur durant cette période. Elle s’est exprimée dans les Grandes Gueules du Sport, ce samedi sur RMC.
Après deux tests positifs l’an dernier au clostébol, la sanction vient de tomber… Jannik Sinner est suspendu jusqu’au 4 mai 2025, après un accord avec l’Agence mondiale antidopage. Une sanction qui pose de nombreuses questions… Dans les Grandes Gueules du Sport, Marion Bartoli est revenue sur cette suspension.
Pour rappel, l’Italien avait été testé positif deux fois au clostébol, un stéroïde anabolisant, qui permet notamment de réduire la fatigue et mieux gérer la récupération d’une blessure. Le numéro 1 mondial se justifiait d’avoir été la victime d’un manque de vigilance de son physiothérapeute qui l’aurait contaminé, involontairement. L’agence demandait une suspension d’un à deux ans et avait même fait appel lors de la première décision de l’Agence internationale pour l’intégrité du tennis (ITIA). Mais, cette dernière avait finalement estimé qu’il n’y avait pas de faute ni de négligence de la part de l’athlète. L’ITIA a cette fois accepté l’accord de résolution de cette affaire.
"Il avait une épée de Damoclès nettement plus lourde au-dessus de la tête, parce qu’au début, on parlait même de deux ans de suspension. Je suis obligée de lire les rapports et de dire que les experts ont tous décrit ce dopage non intentionnel. Maintenant, là où j’ai du mal à comprendre cette décision, c’est qu’il y a une jurisprudence au niveau du TAS, qui est situé en Suisse, et que les jurisprudences sont quand même plus élevées que ça, c’est-à-dire que même pour des négligences, il y avait plus que trois mois", a exprimé Marion Bartoli.
L’affaire Sinner prend fin mais avec quelques questions en suspens… "Le président de l’ATP est italien et comme par hasard, il reprendra à Rome… Quand tu imbriques un peu tout, tu te dis quand même d’un certain côté, est-ce qu’ils ne se foutent pas un peu de notre gueule? Mais, sur les preuves et ce qui a été dit, je ne suis personne pour remettre ça en question. Donc, j’ai beaucoup de mal à me faire un avis", a tout de même glissé Bartoli, plutôt dubitative sur la question.
Aucun manquement aux Grands Chelems
Alors, beaucoup estiment que Sinner s’en sort bien. La sanction ne le prive d’aucun tournoi du Grand Chelem. Il manquera simplement des Masters 1000, dont ceux d’Indian Wells, de Miami ou encore de Monte-Carlo. Mais peu importe, le tennisman de 23 ans aura assez de temps pour envisager Roland-Garros.
"Ce qui est gênant dans cette histoire c’est qu’on sait très bien que ce qui compte le plus pour ces joueurs, ce sont les tournois du Grand Chelem et là, il va en rater aucun. Les tournois qu’il va manquer n’ont aucune importance pour lui ni dans sa carrière aujourd’hui où c’est quasi une machine de guerre sur dur. Il ne lui reste plus que Roland-Garros et Wimbledon à aller conquérir mais sur dur il est quasi imbattable", rappelle l’ancienne joueuse dans l’émission. Sa reprise, le 4 mai prochain, permettra donc à l’Italien de se préparer sereinement pour Roland-Garros. Il pourra même reprendre l’entrainement dès le 13 avril.
Alors même si Marion Bartoli reste sceptique sur la question concernant la sanction pour Sinner, elle rappelle ses nombreuses rencontres avec le joueur. "Pour avoir beaucoup interviewé Sinner, t’as l’impression que le mec est un Saint et qu’il n’a absolument rien fait. Quand tu le vois jouer au tennis, tu n’as pas l’impression que quelque chose le perturbe, donc, par rapport à la jurisprudence qui a été faite pour d’autres sportifs, je me dis juste que l’enrobage est un petit peu lourd à avaler".
