Si la finale de l'Open d'Australie ce dimanche (9h30, heure française) se joue sur la longueur, Sascha Zverev pourrait être récompensé. Jannik Sinner n’a, en effet, jamais gagné un match de plus de quatre heures…
Même si Jannik Sinner est sur une série de victoires impressionnante, que sa confiance est au beau fixe, sa finale de l'Open d'Australie ce dimanche face à Sascha Zverev apparaît assez serrée. D’abord parce qu’il n’a pas l’ascendant sur l’Allemand. Zverev mène en effet 4-2 dans le face à face. Il a notamment remporté les deux dernières confrontations en Grand Chelem sur dur. A l’US Open 2021 puis deux ans plus tard, toujours à Flushing Meadows.
Evidemment, le numéro 2 mondial traîne comme un boulet son incapacité à aller chercher le Graal. En 2020, à New York, il avait servi pour le gain du match face à Dominic Thiem avant de laisser transparaître une fébrilité coupable. En juin dernier, à Roland-Garros, il n’avait pu concrétiser une avance de deux sets à un face à Carlos Alcaraz (6/3, 2/6, 5/7, 6/2, 6/1).
A Bercy, il faisait du rab
"J’étais tout simplement cramé contre Carlos dans le quatrième set le cinquième set", a-t-il avoué vendredi en conférence de presse. D’où un travail spécifique évident sur le plan physique. "Ce qui a changé depuis ? J’ai engagé Jez Green comme mon nouveau préparateur physique. L’homme avec lequel je travaillais était un des meilleurs mais il a eu des problèmes de santé. Ca m’a donné l’occasion de retravailler avec Jez. Pendant les sept ans que j’étais avez lui, j’étais l’un des gars les plus physiques du circuit. Je n’étais pas avec lui quand j’ai eu ma grave blessure à Paris (en 2022, en demi-finale face à Rafael Nadal, ndlr). Il a fallu redoubler de travail pour retrouver mon niveau."
Pendant sa semaine victorieuse à Bercy, il n’était pas rare de voir Sascha Zverev faire du rab sur un court annexe après un succès. Ca entrait dans un processus. "Mon objectif est toujours d’être à la bagarre avec les cadors et d’essayer de gagner les gros tournois. Pour cela, je dois m’améliorer sur le plan physique." Darren Cahill, l’un des deux coaches de Jannik Sinner a noté que Sascha Zverev avait pris une nouvelle envergure. "Alexander est plus âgé, n’est-ce pas ? Mais je reconnais que c’est une bête physique. Il a passé ses dernières années à bosser sur ce domaine. Oui, c’est un grand athlète et il a d’excellentes statistique sur les matches en cinq sets", a-t-il concédé.
L’Allemand possède en effet un bilan de 23 victoires pour 13 défaites. Sinner, lui, est plus léger dans ce domaine. Sur quinze matchs, il n’en a gagné que six.
Une alerte crampe en demi-finale
Darren Cahill n’ignore pas ces stats. Et il défend son joueur: "Jannik s’est développé ces derniers mois. Il a eu une croissance tardive. La preuve, il mesure 1,93 m alors que le guide des médias de l’ATP d’il y a deux ans l’indiquait à 1,88m."
Mais la capacité de l’Italien à tenir physiquement dans de longues batailles est mise en doute par des faits. Il n’a jamais remporté un match de plus de quatre heures. La liste de ses défaites lors de marathons est connue du vestiaire. Personne n’a oublié ce match somptueux à l’US Open 2022 face à Alcaraz en quart de finale (défaite en 5h15) ou encore cette défaite à Roland-Garros 2023 face à l’Allemand Daniel Altmaier après une lutte de 5h28. L’an passé, toujours Porte d’Auteuil, le Transalpin avait encore craqué face à Carlos Alcaraz après un combat de 4h09. L’Espagnol avait fini bien plus frais. Vendredi soir, Jannik Sinner a connu une alerte crampe face à Ben Shelton alors que la température était fraîche.
L’idée est peut-être triviale mais si Sascha Zverev parvient à faire durer la finale de dimanche, il se rapprochera peut-être de son premier sacre en Majeur. Ce que Novak Djokovic souhaite de tout son cœur. Il suffit de lire son message sur X et Instagram. "Félicitations à Sascha Zverev pour sa nouvelle finale en Chelem. J’espère que tu gagneras le titre. Tu le mérites, mon ami."