Après leur combat épique de plus de 3h30 ce mardi en quart de finale de l'Open d'Australie, Carlos Alcaraz et Novak Djokovic se sont exprimés sur l'état physique du Serbe, d'abord en difficulté dans le premier set avant de dérouler par la suite. De quoi laisser l'Espagnol perplexe.
Comme lors de leurs derniers duels, le quart de finale de l'Open d'Australie entre Novak Djokovic et Carlos Alcaraz a tenu toutes ses promesses. En habitué des lieux et malgré la perte du premier set, le Serbe a dompté son jeune adversaire après plus de 3h30 de combat (4-6, 6-4, 6-3, 6-4) et peut toujours rêver d'un 25e titre en Grand Chelem, ce qui ferait de lui le maître incontesté des Majeurs devant l'Australienne Margaret Court.
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Pourtant, le décuple vainqueur du Grand Chelem australien est revenu de loin. A la fin du premier set, après avoir été breaké au neuvième jeu, Djokovic a demandé un temps mort médical et est sorti du court quelques minutes, touché à la cuisse gauche. Cela ne l'a pas empêché de monter en puissance pour aller chercher une 12e demi-finale à Melbourne. "Si j’avais perdu le deuxième set, je ne sais pas si j’aurais continué le match", a déclaré "Nole" au micro de Jim Courrier sur le court de la Rod Laver Arena quelques minutes après sa victoire.
"Tout le monde a vu les problèmes qu'il a eus"
Pourtant, ce regain d'énergie a quelque peu perturbé le numéro 3 mondial, qui avait remarqué les soucis de son adversaire lors de la première manche. "Au premier set, j'avais déjà vu qu'il avait des problèmes physiques, qu'il avait du mal à se déplacer et quand j'ai gagné le premier set, dans ma tête je pensais à essayer d'attaquer au deuxième, de ne pas le laisser respirer et d'y aller, pour voir s'il baissait le niveau ou s'il me donnait plus de tranquillité. Mais je pense qu'il y a eu plusieurs moments où je n'ai pas profité des opportunités", a confié Alcaraz en espagnol lors de la conférence de presse.
"Tout le monde a vu les problèmes qu'il a eus dans le deuxième set et puis petit à petit ils ont disparu et au final on a joué un super troisième et quatrième set. Un joueur qui pense à abandonner ne joue pas les troisième et quatrième set comme il l'a fait", a ajouté le vice-champion olympique.
"J'avais l'impression qu'il me regardait plus qu'il ne se regardait lui-même"
Sur le circuit depuis presque 20 ans, le Serbe a également connu une situation similaire à celle d'Alcaraz, où il a dû se battre contre un adversaire en proie à des soucis physiques. "Il tente le tout pour le tout et reste dans le match. Puis, tout d'un coup, au fur et à mesure que le match avance, l'adversaire se sent mieux. Vous commencez à paniquer un peu avec votre jeu. Je comprends ce sentiment. Comme je l'ai dit sur le terrain, j'ai essayé de comprendre ce que je ressentais. Je ne me sentais pas très bien au deuxième set, mais j'ai tenté ma chance. J'étais très proche de la ligne et j'ai dû être plus agressif. Je compatis avec lui. Je comprends qu'il n'est pas confortable de jouer contre quelqu'un dont vous ne savez pas s'il va abandonner ou non. Est-ce qu'il bouge ? Est-ce qu'il court ? Que se passe-t-il ? J'avais l'impression qu'il me regardait plus qu'il ne se regardait lui-même", a répondu l'ancien numéro un mondial.
Malgré cette victoire, Djokovic s'est toutefois dit "préoccupé" par sa blessure à la cuisse gauche. "Pendant le temps mort, le médecin m'a strappé et donné des antidouleurs. Ils ont fait effet au bout de 20-30 minutes. Je devrai évaluer la situation demain (mercredi) au réveil, je ferai probablement l'impasse sur l'entraînement demain", a avancé le Serbe.
Sans entrer dans les "détails", Djokovic a expliqué que la blessure dont il souffrait était "très similaire" à celle "aux ischio-jambiers" qui l'avait handicapé il y a deux ans, sans pour autant l'empêcher de décrocher son dixième titre à Melbourne. Il va donc profiter d'un jour de repos supplémentaire qui arrive "à point nommé" avant de se frotter à Alexander Zverev ce vendredi en demi-finale.