À l’image de la locomotive Caroline Garcia - qui a toussé -, le tennis féminin tricolore a vécu une saison 2024 très maussade avec, en conclusion, la rétrogradation de l’équipe de France de Billie Jean King Cup. Et les motifs de rebond ne sautent pas aux yeux…
Si le tennis masculin tricolore a redressé la tête en 2024 avec sept titres – dont deux ATP 500 – le tennis féminin a vécu un chemin de croix avec un bilan accablant: aucun titre sur le circuit et seulement quatre filles dans le top 100. Sans oublier la rétrogradation de l’équipe de France en Billie Jean King Cup après une défaite douloureuse en Colombie (2-3). Maigre rayon de soleil: deux huitièmes de finale en Grand Chelem, avec Océane Dodin à Melbourne et Varvara Gracheva à Roland-Garros.
Sur le plan individuel, cinq des meilleures Bleues ont perdu du terrain. Dans l’ordre de dégringolade: Clara Burel (-43 places), Caroline Garcia (-28), Varvara Gracheva (-23) et Océane Dodin (-15). Seule Diane Parry est positive. Mais la Boulonnaise ne figure... qu’au 63e rang mondial.
Garcia dans une "confrontation personnelle"
Bien qu’ayant stoppé sa saison mi-septembre, Caroline Garcia demeure donc la numéro 1 française. On guettera évidemment son retour sur le circuit. Sur les réseaux sociaux, la Lyonnaise de 31 ans n’a pas caché ses doutes: "Ce n’est pas juste un retour à la compétition, c’est une confrontation personnelle. Chaque jour, je travaille dur, je me pousse à être prête physiquement et mentalement. La plupart du temps, je trouve de la joie dans ce processus, mais il y a des moments où les doutes s’installent, la peur de l’échec, la peur de ne pas être à la hauteur. Ces pensées peuvent être accablantes, mais j’ai compris que le véritable échec serait de leur céder, de les laisser me définir."
Le challenge est risqué car avec son ranking (48e), Caroline Garcia ne sera pas protégée au tirage au sort à l’Open d’Australie. Elle a travaillé en novembre en Espagne au côté d’Albert Costa, l’ancien champion de Roland-Garros et peaufinera sa préparation sous le soleil de Dubaï.
"On s’est toutes dit les choses", assure Paquet
Même si elle achève sa saison au 124e rang mondial, Chloé Paquet constitue une satisfaction. La Versaillaise, 30 ans, a en effet intégré le top 100 en juillet. "L’objectif d’une vie", s’est-elle réjouie dans le podcast Court numéro 1. Elle a reçu une bonne nouvelle: elle a hérité de la wild-card de réciprocité et disputera l’Open d’Australie.
Meurtrie par l’échec de l’équipe de France lors du barrage en Colombie – elle a participé au double décisif -, Chloé Paquet se veut revancharde: "On s’est toutes dit les choses. L’objectif, c’est la remontée dans le Groupe Mondial mais ce ne sera pas simple en avril car l’épreuve se déroulera sur un site unique. Ça s’annonce compliqué. On peut, par exemple, jouer la Grèce de Maria Sakkari."
L’espoir Ksénia Efremova dispute l’Orange Bowl
Le constat dans ce bilan, c’est que la France manque cruellement de relève immédiate. Victorieuse d’un WTA 125 – l’équivalent d’un Challenger - à Saint-Malo, Loïs Boisson, 21 ans, a été victime d’une rupture du ligament antérieur du genou gauche en mai alors qu’elle était aux alentours de la 150e place mondiale. Un coup dur pour cette jeune fille qui devait jouer Roland-Garros…
Quart de finaliste de l’Open d’Australie juniors, Ksénia Efremova a, elle aussi, dû composer avec une blessure qui a freiné ses progrès. Mais à 15 ans, elle détient déjà trois titres professionnels. Cette semaine, elle prend part au célèbre Orange Bowl – sorte de championnat du monde des moins de 18 ans - à Plantation. Une belle opportunité d’améliorer son ranking chez les juniors (elle est 63e, NDLR). En Floride, elle sera accompagnée par trois autres tricolores, dont Daphnée Mpetshi Perricard, la petite sœur de Giovanni.
