Porte-drapeau de l’équipe d’Espagne lors de la finale 2000, le Majorquin a toujours adoré cette compétition par équipes. Son bilan en simple est éloquent : 29 victoires pour une seule défaite. À Malaga, il convoitera cette semaine un cinquième Saladier d’Argent. Le plus émouvant.
C’était probablement écrit… Quand il a décidé que la Coupe Davis serait sa dernière épreuve officielle, Rafa Nadal a dû voir défiler sa vie sous le maillot rouge. Une riche aventure. Curieusement, sa première expérience au cœur de cette compétition séculaire, il l’a vécue en tant que… porte-drapeau pour la finale Espagne-Australie de 2000 qui se tenait au Palau Sant Jorgi de Barcelone. Le Majorquin, alors âgé de 14 ans, posait fièrement aux côtés d’Alex Corretja, Albert Costa, Juan Carlos Ferrero et du moins connu Juan Balcells. Il avait été naturellement retenu car il venait de remporter les Petits As à Tarbes.
Rafael Nadal ne mettra pas longtemps à défendre les couleurs de son pays. En 2004, le capitaine Jordi Arrese le retient pour un déplacement piégeux en République tchèque, juste après l’Open d’Australie. Le baptême du feu est délicat face à Jiri Novak, alors 16e mondial. Le samedi, il perd le double aux côtés de Tommy Robredo. Mais le minot fait preuve d’un sacré culot pour remporter le match décisif face à Radek Stepanek. La légende est née.
On ne le sait pas encore mais le Majorquin ne connaître plus jamais la défaite en simple. Cette année-là, il enterre les espoirs de la France en demi-finale dans les arènes d’Alicante. Arnaud Clément garde un souvenir terrible de la fessée que lui inflige Rafael Nadal dans le match 4. "Le petit, il ne va pas tenir", pensait-il après avoir perdu le premier set. Il encaissera un cinglant 6-4, 6-1, 6-2.
27.000 spectateurs au stade olympique de Séville en 2004
En décembre, lors d’une finale disputée au stade olympique de Séville, devant 27.000 spectateurs (ce record tiendra jusqu’à la finale France-Suisse en 2014, NDLR), il signe un succès inoubliable face à Andy Roddick, alors numéro deux mondial. C’est Carlos Moya, deux jours plus tard, qui apporte le point décisif, mais le héros se nomme bien Nadal. En 2008, il qualifie son pays pour la finale dans les Arènes de Madrid face aux États-Unis. Mais comme il ne prend pas part à l’ultime rencontre en Argentine, à Mar Del Plata, son nom ne figure pas sur le fameux Saladier d’Argent.
En revanche, en 2009, il est bien à Barcelone pour écœurer la République tchèque de Tomas Berdych. Deux ans plus tard, nouveau Saladier d’Argent. À l’issue d'une campagne assez incroyable. En demi-finale, l’Espagne accueille les Bleus dans les arènes de Cordoue. Problème: la finale de l’US Open entre Djokovic et Nadal est décalée au lundi. Les hommes de Guy Forget flairent la bonne affaire. Sauf que l’Espagnol, à peine battu, s’engouffre dans un avion privé affrété par la Fédération espagnole. À la stupéfaction des Tricolores, il tape sur terre battue dès le mardi soir.
Sa motivation ne fait aucun doute. Guy Forget lui met Richard Gasquet – alors 15e mondial - dans les pieds le vendredi mais le Biterrois ne grappille que quatre jeux (6-3, 6-0, 6-1). Le dimanche, Jo-Wilfried Tsonga fait à peine mieux (6-0, 6-2, 6-4). La mise à mort a été terrible. La finale contre l’Argentine est un monument de tennis, toujours au stade olympique de Séville. Cette fois, Rafa connaît l’ivresse de l’apport du point décisif à l’issue d’une rencontre de haut niveau face à Juan Martin Del Potro (1-6, 6-4, 6-1, 7-6).
Dès lors, la Coupe Davis ne constitue plus une priorité. Mais en septembre 2015, il participe à un barrage à Odense, au Danemark. Il assure le maintien en gagnant son simple puis le double avec Fernando Verdasco.
Monumental en 2019 à la Caja Magica
En 2019, lorsque Gerard Pique transforme la Coupe Davis en Coupe du monde des nations, Rafael Nadal – un peu sous pression - répond présent car l’épreuve a lieu à la Caja Magica de Madrid. Le Majorquin est énorme. Pas seulement en simple. Il gagne des doubles à haute tension au côté de Marcel Granollers et de Feliciano Lopez. Et en finale, il apporte le point du sacre face au Canadien Denis Shapovalov. Ivre de joie, il finit sur le dos.
Depuis ce dimanche 24 novembre 2019, il n’a plus porté le maillot espagnol. Cinq ans plus tard, il s’est rendu disponible pour sa nation. Pour sa last danse… Cinq cent journalistes ont été accrédités à Malaga et l’émotion du monde du tennis est déjà palpable.